Par Guillaume Guimbretière (CNRS, LACy (UMR8105, Université de la Réunion / Météo-France), 15 av. René Cassin, 97400 Saint-Denis),
Sacha Hodencq (Univ. Grenoble Alpes, CNRS, Grenoble INP*, G2Elab, F-38000 Grenoble)
& Martial Balland (Université Grenoble Alpes, CNRS, LIPhy, 38000 Grenoble)
Illustration du dessinateur VITO
Le terme low-tech devient de plus en plus visible dans le milieu de l’enseignement supérieur et de la recherche (Meyer, 2021) (MITI, 2021), alors que sa définition n’est pas encore fixée. L’article de J. Carrey, S. Lachaize et G. Carbou « Les Low-techs Comme Objet de Recherche Scientifique. Vers Une Société pérenne, équitable et conviviale » de la Pensée écologique (15 décembre 2021), ouvre le débat de la place de la low-tech dans la sphère académique et nous leur en sommes reconnaissants. En effet, nous construisons également depuis quelques temps des activités de Recherche et Enseignement autour des low-tech, tout en restant dans une posture de construction de notre réflexion sur ces sujets prospectifs (Guimbretiere, 2019) (LowTRE, 2021). Ce texte présente notre approche de la low-tech : dans une démarche constructive d’une vision de la place de la low-tech dans le milieu de la recherche et de l’enseignement, nous avons décidé d’exposer nos points de vue en les mettant en perspective de l’avis exposé dans l’article cité plus haut (appelé CLC dans la suite). Nous commençons donc par détailler notre définition de la low-tech, dans une deuxième partie nous discutons la place de la low-tech en recherche et notre démarche de recherche sur les low-tech. Une dernière partie est dédiée spécifiquement à la place des low-tech dans l’enseignement supérieur.
Notre motivation à travailler sur la low-tech est tout à fait identique : nous faisons le même constat de nécessité de changer de paradigme en termes d’innovation. Le tout high-tech sans considération des limites planétaires est une impasse et il est urgent de repositionner la durabilité comme impératif non négociable de la R&D. Pour cela une démarche techno-critique et réaliste est nécessaire et inévitable. Nous espérons enrichir cette vision par la contribution qui suit.
Low-tech : définition
Le terme « technologie » désigne au premier chef l’étude des outils et des techniques (https://fr.wikipedia.org/wiki/Technologie). Dans l’usage courant sa signification s’est élargie et la définition de technique ou technologie varie selon l’époque et la discipline, comme décrit par G. Roussilhe dans sa note Une erreur de tech (2020). Pour notre discours, nous considérons qu’une technologie est un outil et/ou une technique permettant aux humains d’interagir avec leur environnement.
Jusqu’à peu, les technologies low-tech étaient essentiellement développées par des particuliers ou des associations (Low-tech Lab) et avec des finalités répondant à des besoins de la vie courante, voire quelques applications artisanales ou semi-industrielles (Lytefire) (Eclowtech) (Atelier Paysan). Notre définition de la low-tech s’est donc construite sur les définitions d’acteurs de la cité : le terme low-tech, issue de l’anglais s’est construit par opposition aux technologies high-tech. Pour la Fabrique écologique (La Fabrique Écologique), il désigne : « … une démarche visant, dans une optique de durabilité, à questionner nos besoins réels et développer des solutions aussi faiblement « technologisées » que possible, minimisant l’énergie requise à la production et à l’usage, utilisant le moins possible de ressources / matériaux rares, n’infligeant pas de coûts cachés à la collectivité. Elles sont basées sur des techniques les plus simples possible, les moins dépendantes possible des ressources non renouvelables, sur des produits réparables et maintenables dans la durée, facilitant l’économie circulaire, la réutilisation et le recyclage, s’appuyant sur les savoirs et le travail humain digne. » Elle est donc accessible, dans la mesure où « à l’inverse des high-tech, son coût et sa complexité technique ne sont pas prohibitifs pour une large tranche de la population. » (Low-tech Lab), et si les savoirs qui y sont associés sont ouverts.
On retrouve bien dans cette description les deux approches « matérielle » et « politique » de CLC. On retrouve également la démarche techno-critique historique qui questionne l’impact socio-écologique de l’existence des technologies et dont la low-tech est l’héritière. La critique dépasse même l’usage de la technologie en questionnant les besoins à l’origine du développement technologique. Nous allons dans le sens de CLC en considérant la définition de la low-tech comme mouvante par essence, car issue de la techno-critique. Nous pensons également qu’il est plus constructif de discuter un cadre de référence que de chercher à fixer le concept par une définition rigide. La démarche techno-critique et réaliste (respect des limites environnementales) de la low-tech constitue ainsi une stratégie fonctionnelle de maîtrise d’un régime technologique. Cette stratégie s’intéresse au besoin à l’origine du développement de la technologie. La nature et l’importance de ce besoin dépendent du contexte, c’est à dire du lieu et du groupe d’usagers considérés. Comme plusieurs réponses technologiques peuvent-être envisagées pour répondre à un besoin, le concept low-tech est relatif – une technologie est plus ou moins low-tech qu’une autre pour un même besoin assouvi. En outre le concept low-tech est flottant spatialement et temporellement, dans le sens où les ressources disponibles pour la conception d’un objet technique ne seront pas les mêmes selon le lieu et l’époque où l’on se trouve.
A la lumière de cette stratégie techno-critique, nous pouvons relire la définition d’une technologie low-tech adoptée dans CLC : « une technologie est low-tech si elle constitue une brique technique élémentaire d’une société pérenne, équitable et conviviale ».
- La déconstruction du régime technologique en briques élémentaires est vraiment très intéressante car elle permet de penser chaque technologie dans ses spécificités socio-techniques tout en gardant le lien avec l’ensemble. Une technologie porte en elle un modèle de société, mais son potentiel ne peut s’exprimer qu’intégrée dans une société résultant elle-même des interactions multiples des briques élémentaires constitutives. Le modèle de société dans laquelle nous vivons peut alors être vue comme une émergence du système socio-technique complexe. Cette déconstruction en briques élémentaires permet en outre de révéler les dépendances d’un système socio-technique (réseaux, matière), dont la compréhension est essentielle pour prendre des décisions politiques raisonnées (Latour, 2017). Cela peut s’incarner simplement par l’identification des flux à l’échelle d’une communauté ou d’un territoire, comme suggéré par D. Florentin & Charlotte Ruggeri (2019).
- La pérennité est évidemment une propriété indissociable de la low-tech, le concept prenant de l’ampleur dans un contexte de dépassement des limites planétaires (Steffen, 2015) (Ripple, 2017). On peut cependant questionner si ce sont les briques élémentaires qui doivent être pérennes, ou bien l’ensemble du régime technologique. CLC stipule qu’« on ne peut pas vraiment dire qu’une technologie donnée est low-tech, mais plutôt qu’un ensemble complémentaire de technologies, utilisées par une société donnée pour son fonctionnement, sont low-techs ». Effectivement, il semble pertinent d’envisager que si une brique élémentaire ne peut être estimée low-tech que par rapport aux autres briques du système technique, c’est effectivement la pérennité du régime technologique qui est l’objectif long terme. La nature relative et flottante de la low-tech permet alors de relier la stratégie low-tech au concept d’une trajectoire technologique qu’il faut piloter vers cette pérennité long-terme. Cependant, l’ancrage de cette trajectoire dans l’histoire d’une civilisation combinée à la nature contextuelle des besoins ouvre la possibilité qu’une brique élémentaire soit low-tech malgré une pérennité limitée à un horizon court/moyen termes ; par exemple, si le besoin n’existe que pour une période (voir la partie low-tech pour la Recherche), ou bien si le taux de renouvellement d’une ressource permet une consommation alternant périodes d’exploitation intensive et périodes de jachère.
- L’équité dans le sens de l’absence d’exploitation humaine est évidemment une propriété que nous retenons comme constitutive du modèle de société portée par une technologie low-tech. Repositionner les technologies dans leur contexte d’usage entraîne très certainement une implication de fait des usagers. Cette implication permet d’éviter l’effet de déshumanisation de la production d’outils fabriqués dans des territoires éloignés. Concernant l’équité d’usage : notre stratégie critique cherche la réponse technologique adaptée à l’identification du besoin exprimé que cette technologie doit combler. La nature fondamentale du besoin va dépendre du groupe de citoyens qui l’exprime, et la nature relative de la low-tech, rend inévitable la légitimité différenciée introduite dans CLC. Considérer la technologie dans son contexte d’usage et en fonction du besoin exprimé peut entraîner la situation ambiguë mais légitime de considérer des technologies high-tech comme low-tech : par exemple l’usage de l’informatique par un groupe de techniciens dans le cadre d’une activité de recherche est un besoin élémentaire et le groupe peut s’organiser dans un fonctionnement de la maîtrise de l’outil et de son évolution. En revanche, le même outil informatique dans beaucoup d’activités de la vie courante, ne répond pas à un besoin fondamental et n’est pas du tout low-tech.
- Le terme de convivialité peut être sujet de nombreuses interprétations. Pour CLC,« est conviviale une technologie qui assure le maximum d’autonomie vivrière à ses usagers dans un collectif à échelle humaine ». Le questionnement des besoins de la démarche techno-critique et l’attention permanente à ne pas dépasser les limites environnementales et sociétales qui rendraient l’action non durable, ne peut qu’aboutir à un renforcement de l’autonomie vivrière. Nous partageons également l’idée que reprendre le « contrôle direct des activités essentielles à sa subsistance » ne peut que se faire qu’« au prix de la limitation de son champ d’actions possibles ». Cette limitation vient de l’existence de seuils au-delà desquels les systèmes techniques deviennent contre-productifs. Ces effets de seuils, décrits par I. Illich (1973), sont également présents dans la défense par S. Schumacher (1973) de systèmes techniques à dimensions humaines.
Low-tech & Recherche
Dans la suite, nous distinguons les outils low-tech pour la recherche de la Recherche sur la Low-tech, car suivant notre définition le concept est relatif et contextuel. Les besoins d’un chercheur institutionnel, artisan ou citoyen, ne sont pas les mêmes que ceux du même citoyen en tant que membre de son groupe familial.
Low-tech pour la Recherche
Le sujet de l’instrumentation low-tech pour la recherche est vaste et nous abordons ci-dessous les points suivants : tout d’abord la place de la high-tech et du numériques, ensuite nous évoquerons quelques écueils à éviter dans la mobilisation d’instrumentation low-tech en recherche.
La place de la high-tech ? – Suivant la stratégie introduite plus haut, dans le cadre de technologies pour la recherche, la démarche techno-critique doit se positionner au niveau des acteurs de la Recherche. Ce groupe est de taille réduite par rapport à la société entière. Même si nous sommes d’accord que « la high-tech fait partie des causes des problèmes auxquels nous devons désormais faire face » (CLC), et qu’elle est un élément clef des imaginaires techniciens refusant de considérer les limites planétaires, il y a cependant un facteur d’échelle à considérer : une high-tech utilisée uniquement dans le cadre d’activité de recherche, permet d’envisager l’impact environnemental de façon limitée. L’outillage high-tech de la Recherche répond à un besoin très précis et technique. L’instrumentation scientifique étant souvent prototype et la plupart du temps réservée à des utilisateurs spécialistes, la question est alors plutôt de savoir comment limiter la diffusion vers une production de masse de ces outils high-tech bénéfiques dans le cadre d’une activité de recherche. Cette production de masse destinée à une société de consommateurs change les besoins des utilisateurs, le contexte d’usage, et potentiellement franchit certains seuils néfastes (Illich, 1973) : la pertinence de la même high-tech dans un nouveau contexte est alors à soumettre de nouveau à la critique. En fin de compte, c’est pourquoi nous pensons que l’usage de la high-tech est acceptable en recherche après une critique rigoureuse et réaliste permettant d’établir que l’outil répond bien à un besoin. Il nous semble que le « degré de sobriété » et la « conscience des impacts » de CLC va dans le sens de cette analyse.
Loin de s’opposer, dans certaines situations les technologies high-tech et low-tech se montrent complémentaires. On peut par exemple relever la calibration de capteurs environnementaux low-tech ou un procédé permettant l’identification à partir d’une photo d’un état physico-chimique relatif par colorimétrie calibrée (Foucher, 2019) (Foucher, 2022). Le procédé comprend plusieurs étapes : (i) la construction d’une base de donnée reliant la couleur vraie à l’état physico-chimique en utilisant une instrumentation d’analyse physico-chimique high-tech de laboratoire ; (ii) l’application sur le terrain avec la prise d’image au moyen d’un appareil photo standard ; (iii) la lecture physico-chimique grâce à la base de données référence. Ce procédé mobilise intensivement les ressources technologiques à l’étape de construction de la base de données de référence, puis permet un déploiement extensif et à faible impact de la caractérisation par imagerie. Plus simplement, l’instrumentation analytique high-tech est parfois indispensable et l’instrumentation low-tech trouve alors sa place au moment de la collecte d’échantillons (bio-indicateurs ou bio-accumulateur à la place de filtres), ou encore pour le transport d’instruments (vecteurs de transport animal).
La place du numérique ? – Une critique radicale conclut que globalement l’usage soutenu actuel de l’informatique n’est en rien durable (besoin d’électricité et de minéraux rares), et l’IA est en cela un exemple emblématique (Couillet, 2021). Cependant, le besoin numérique dans le cadre d’activité de recherche actuelle et à venir peut être considéré comme un besoin de première importance. Au CNRS, le groupe de travail EcoInfo réfléchit à la place et à l’impact des technologies du numérique (EcoInfo).
Les écueils à éviter ? – L’esprit critique de la démarche low-tech invite à être très attentifs aux deux phénomènes retords (Vito, 2021) que sont l’effet rebond (la remobilisation automatique de ressources économisées par une innovation technique) connu depuis 1865 (Jevons, 1865) et l’obsolescence programmée. L’instrumentation low-tech en recherche étant souvent également low-cost, l’augmentation conséquente du maillage des réseaux de capteurs ainsi que l’accès grand-public aux instrumentations peuvent être considérés comme des effets rebonds. Il peut également exister une forme d’obsolescence programmée dans la course à la performance de l’instrumentation scientifique. Ce phénomène intervient également dans une critique plus large concernant l’influence de la high-tech sur la pratique scientifique et la nature même des connaissances issues de cette recherche high-tech. On peut par exemple questionner la possibilité de compétences amoindries dans la gestion des incertitudes, quand l’évolution de la pratique scientifique est pilotée par l’accès à des instruments toujours plus résolus.
Nous concluons cette partie sur la low-tech pour la Recherche en soulignant que (i) la promotion de la low-tech ne signifie pas nécessairement le rejet aveugle de la high-tech ; et (ii) il faut également être critique dans l’usage qui peut être fait des low-tech avec le risque de confondre low-tech avec low-cost à courte durée de vie ; (iii) a minima, comme suggéré par CLC, l’usage temporaire de la high-tech permet d’avancer vers l’objectif de pérennité. Enfin pour éviter une mauvaise interprétation de notre discours, il est bon de clarifier que si nous proposons l’usage d’une high-tech critiquée et acceptée dans la vie d’un groupe d’experts, nous ne défendons pas pour autant l’accaparement des connaissances par ce même groupe.
Recherche sur la Low-tech : le cas du Low-Tech Lab Péi
Ce que nous appelons Recherche sur la low-tech concerne la recherche sur les « techniques permettant d’assouvir nos besoins essentiels à la vie » de CLC. Celles-ci sont habituellement les technologies qui font l’objet de recherche et développement dans les tiers-lieux de création de connaissances et laboratoires citoyens comme les low-tech labs notamment. Partant de ce constat et en remarquant que l’implication des citoyens est souvent évoquée par CLC pour des prises de décisions concernant l’imaginaire de « ce à quoi ressemblerait réellement un système socio-technique pérenne, équitable et convivial », ou bien « la définition de seuils consensuels », nous pensons qu’il est pertinent d’impliquer les citoyens dans toutes étapes du processus de recherche. En effet, la Recherche Action Participative est un cadre approprié pour la recherche sur les low-tech. Travailler sur le développement et l’amélioration de technologies en termes de service énergétique [1] demande de construire une méthodologie de caractérisation d’une combinaison outil / usage. Pour relier l’outil au geste de l’utilisateur, il est alors effectivement intéressant « d’intégrer une forme d’artisanat expérimental à la recherche sur les low-techs, car appréhender les multiples dimensions d’un objet technique demande d’en faire réellement usage » (CLC).
C’est la démarche que nous adoptons au low-tech lab Péi : ce tiers-lieu réunionnais de création de connaissances, est le cadre d’une collaboration entre acteurs du milieu académique et citoyens (Guimbretiere, 2021). Notre fonctionnement repose sur l’organisation de multiples ateliers de réflexion et conception de prototypes low-tech. Le fait de travailler sur des prototypes répondant à différents besoins permet de construire une réflexion sur les interdépendances et les interactions entre low-tech. Nous construisons alors une progression d’interdépendances appelée chaîne low-tech et qui peut être vue comme une succession de briques élémentaires low-tech. Par exemple, nous travaillons beaucoup sur les réponses low-tech aux besoins de transformations alimentaires : le contexte insulaire place l’autonomie énergétique et agro-alimentaire au cœur des défis de la transition de la société réunionnaise vers plus de résilience et durabilité. Sur ce thème, nous avons tout d’abord travaillé sur les outils de cuisson solaire et les systèmes alternatifs au solaire utilisant du combustible (rocket-stove, bio-méthaniseur). Il existe évidemment une voie d’innovation purement technique d’efficacité des systèmes de cuisson et de leur couplage. La démarche critique permet d’autres avancées en opposant tout d’abord les différentes sources d’énergie les unes par rapport aux autres pour répondre au besoin de cuisson : il apparaît que le solaire thermique directe est la source la plus durable, l’utilisation d’un combustible une excellente alternative et l’électricité, énergie de haute qualité (haute exergie) devrait être utilisée pour des besoins autres que chauffer dans un scénario de sobriété énergétique. La critique et l’ancrage dans la réalité repositionne également le service énergétique de transformation alimentaire dans la temporalité de la vie de la cité : par exemple, la cuisson du pain ou du riz est pour un usage immédiat, alors que le séchage, la fermentation de yaourts ou bien la torréfaction de graines peuvent-être repoussées à une période ultérieure de fort ensoleillement. Cela questionne la notion de modernité qui se libère du temps et du lieu, où la « dépendance, consentie, à la nature s’accompagne également d’une dépendance, tout autant consentie, au groupe » (Dobigny, 2012). Le besoin de chauffer étant très énergivore et le solaire thermique permettant d’y répondre de façon non-impactante pour l’environnement, les travaux démarrés sur la métallurgie solaire représentent une réelle innovation low-tech. Les températures nécessaires pour les processus de métallurgie solaire sont bien plus élevées que pour la cuisson qui ne dépasse pas les 300 °C, mais la maîtrise de cette gamme de température ouvre tout de même la voie à des applications innovantes sur le travail de matériaux de structure comme du plastique de récupération (precious plastic). Ces exemples de recherche collaborative impliquent des professionnels de la recherche, des citoyens ainsi que des artisans. La transition de notre société vers un modèle plus durable rencontre des résistances au changement individuel et au niveau des structures imposantes, présentant une grande inertie et qui sont compétitives dans le régime technologique high-tech actuel. Nous pensons que l’échelle de l’artisanat est celle portant le plus de potentiel d’adoption et d’innovation des low-tech pour initier le mouvement.
Recherche Action Participative sur la boulangerie solaire :
Des acteurs du low-tech lab Péi portent un projet de structuration d’un réseau de boulangeries solaires sur l’île de la Réunion. Ce projet permet l’émergence de questions scientifiques transdisciplinaires souvent liées à l’opérationnel. N’émettant aucune particule GES ou CO2 à l’usage, l’artisanat solaire est un élément clef d’une transition énergétique et agroécologique réussie. Les fours solaires de boulangers présentent deux possibles intéressants à étudier pour la structuration d’une société durable : la gestion long terme des outils comme un commun (au sens d’Elinor Ostrom) et une organisation de partage des terres dans la mesure où le four solaire est une infrastructure légère, mobile, ne nécessitant pas de combustible et déconnectée du réseau électrique. L’artisanat solaire soulève également de nombreuses questions socio-techniques : comme une transition n’est pas une simple substitution, une modification de l’outil de production implique une modification des produits et de l’organisation du temps de travail. Dans quelles mesures l’artisan peut-il modifier son geste pour l’adapter à l’outil ? Dans quelles mesures, l’outil peut-il être modifié pour répondre au besoin de service énergétique exprimé par l’artisan ? Pour répondre à ces questions, nous travaillons en collaboration avec des artisans boulangers à la mise en place d’un protocole de caractérisation d’un combiné outil / usages (Guimbretiere, 2022a).
La projection de l’intégration d’un réseau de boulangeries solaires dans le tissu socio-économique met en lumière de nombreuses contraintes qui soulèvent autant de questions scientifiques. Sur les contraintes environnementales et techniques : quelles architectures de four sont les plus adaptées au contexte tropical, insulaire et montagneux de la Réunion ? – Sur les contraintes culturelles et l’ancrage historique : quelles sont les modifications de pratiques alimentaires envisageables par rapport à l’évolution historique et les futurs produits de boulangerie solaire ? – Sur les contraintes environnementales et territoriales : quelles sont les spécificités de la variabilité de la ressource solaire dans le contexte réunionnais avec un objectif de cuisson ou de torréfaction ? Quels impacts sur la répartition des boulangeries solaires sur le territoire ?
Nos travaux sur la transformation alimentaire ont débuté avec l’étude de prototypes de four solaire, se sont élargies aux autres technologies de chauffe puis à une construction plus globale d’un imaginaire low-tech avec les travaux sur le réseau de boulangeries solaires. Nous avançons donc vers la prise en compte globale de l’existence d’un régime technologique low-tech (Vito, 2021). Nous nous interrogeons également sur le fait de « savoir si un système technique donné est pérenne ou pas» (CLC). Pour cela, nous avons également adopté une approche de « développement d’une simulation numérique permettant de simuler un système socio-technique dans un écosystème donné, et de chercher les conditions de la pérennité de ce dernier » (CLC). L’outil libre-accès utilisé est le formalisme éMergétique d’ H.T. Odum, qui permet d’effectuer une analyse bilan des flux de ressources dans un systèmes. Notre démarche est alors d’étudier quel est l’impact anthropique sur un environnement d’une communauté en fonction de son régime technologique (Guimbretiere, 2022b).
[1] – L’efficacité de service énergétique est différente de l’efficacité énergétique qui ne s’intéresse qu’au rendement de conversion énergétique. L’efficacité de service analyse la capacité de l’outil à répondre à un besoin avec l’énergie disponible.
Low-tech & Enseignement
Le développement d’une recherche sur la low-tech permet en outre d’accompagner la transmission de connaissances sur le sujet, notamment auprès des étudiants. Car si les low-tech amènent des questionnements quant à notre rapport aux techniques et technologies, elles semblent aussi pouvoir amener des réponses aux demandes étudiantes et aux changements de paradigme de l’enseignement supérieur qui apparaissent de plus en plus nécessaires et pressants.
Un constat sur les demandes étudiantes
Les jeunes expriment un besoin de changement dans les formations. Cette demande émane aussi bien de la part des étudiants de l’enseignement supérieur (Manifeste, 2018 ; Accord de Grenoble 2021) que de celle des étudiants en devenir du secondaire (Fridays for future, grèves lycéennes pour le climat). Ils réclament des enseignements qui intègrent les enjeux socio-écologiques, traités de manière transdisciplinaire, allant des sciences techniques aux sciences humaines et sociales qui intègrent notamment l’éthique et l’histoire des techniques, et avec un objectif d’utilité sociétale. Ces demandes sont issues des grands enjeux de notre siècle et en cohérence avec les consensus scientifiques autour des crises environnementale (GIEC, 2014 ; Stockholm Resilience Centre, 2015) et sociale (Oxfam). Cette notion d’utilité est indissociable des enjeux précédents.
Dans le milieu de la recherche et de l’enseignement, la conscience de ces crises est également présente et de premiers témoignages apparaissent sur la nécessité de repenser les activités d’enseignement et de recherche (Chevrier, 2020 ; Labo 1.5). Ainsi, comme une première réaction aux demandes des étudiants et enseignants-chercheurs, une communauté ayant pour objectif de déclencher une prise de conscience et de décision dans le milieu universitaire sur la nécessité de repenser leurs activités en les adaptant aux défis actuels d’une société pour la rendre sobre et résiliente, a émergé en 2020 : Low-Tech Recherche et Enseignement (LowTRE) (Forum LowTRE). Cette communauté rassemble un public composé d’enseignants-chercheurs, de doctorants, d’étudiants, de membres du milieu associatif, de membres d’entreprises sur un forum en ligne ainsi que dans des évènements en distanciel et présentiel (Journée LowTRE 2020). Cette initiative a par ailleurs rayonné dans la presse (france bleu), (le petit bulletin), (le Monde). Les premiers résultats issus de cette communauté présentent les démarches low-tech comme particulièrement pertinentes pour faire face aux crises évoquées et pour donner lieu à des projets d’enseignements motivants à la fois pour les étudiants et pour les enseignants.
L’intérêt des low-tech dans l’enseignement
Des enseignements low-tech permettent en effet de répondre à ces enjeux et demandes des milieux étudiants. L’intérêt des low-tech pour répondre aux enjeux socio-environnementaux de manière transdisciplinaire a déjà été souligné, on peut tout de même insister sur le fait que les low-tech révèlent les conditions matérielles de production des systèmes qui nous entourent (Roussilhe, 2020), s’inscrivant autant comme une activité technique qu’une activité de description des dépendances (réseaux, matière) dont la compréhension est essentielle pour prendre des décisions politiques raisonnées (Latour, 2017).
Des enseignements low-tech , tels que discutés et imaginés lors des premières rencontres de la communauté LowTRE, ont pour objectif d’intégrer l’éthique et l’histoire de la technique : la low-tech permet par essence un questionnement interdisciplinaire sur la technique et la technologie, et un moyen pour comprendre ce que sont des cultures techniques et comment celles-ci se construisent entre un milieu contraint et les activités d’un groupe social (Roussilhe, 2020), face aux positions de « foi béates dans le progrès technique et les innovations » (UDL, 2020).
Les low-tech sont des objets pédagogiques pratiques, perceptibles, et praticables (Collectif BAM) pour aborder des sujets variés, allant de la physique à la philosophie permettant la transdisciplinarité. Ils permettent, de par leur simplicité et donc leur accessibilité, de concevoir des systèmes complets bouclant le cycle de la théorie à la pratique : depuis les ressources théoriques jusqu’à la mise en situation des objets techniques développés dans leur environnement d’usage. Ce point est essentiel dans les requêtes des étudiants qui sont en demande d’une vision globale des technologies qui les entourent ; en effet ils souhaitent pouvoir intégrer des notions très diverses allant du lien entre technologies et société jusqu’à la mise en situation de ces technologies en passant par les processus de modélisation et de création. Cela permet en outre de dédramatiser l’expérimentation pratique, dans le cadre facilitant qu’est l’enseignement. Enfin, rappelons qu’orienter le savoir vers l’économie des ressources (Bihouix, 2014), n’est pas tourner le dos à la recherche et à l’innovation, bien au contraire : pour être sobres, efficaces, durables et accessibles, les techniques requièrent des connaissances de pointes dans de nombreux domaines (permaculture, chimie du vivant, écoconception, sciences citoyennes, etc.). Ces connaissances que l’on qualifiera de High-Knowledge for Low-Tech, et les méthodes qui en découlent seront à appliquer et adapter localement, avec un accompagnement ouvert des savoirs théoriques et pratiques. Ces pratiques permettent de mettre les connaissances académiques au service des citoyens, répondant bien aux valeurs d’utilité sociétale soulignées par les étudiants, et déjà mise en œuvre dans des espaces tels que les Boutiques des Sciences dans lesquelles la recherche est produite en réponse à une demande sociale, issue d’associations ou de collectifs citoyens. Ainsi, la formation des étudiants aux enjeux Sciences – Société est développée, avec une prise de recul sur les actions pour les évaluer, adapter et outiller. La recherche adapte alors aussi ses pratiques de production des savoirs, en élaborant de nouvelles connaissances par le croisement des savoirs académiques et de terrain. Ce type d’espace remet en question la relation biaisée entre le milieu académique et les citoyens évoluant dans un processus de “technology-push” (Joseph Alois Schumpeter), selon lequel une découverte scientifique implique un développement technologique suivi d’un prototypage amenant à la création parfois artificielle d’un besoin médié par les outils du marketing, qui vient à son tour identifier une clientèle potentielle. Le succès de ce modèle de “technology push” est très incertain puisqu’il ne met pas en adéquation le développement technologique avec les requêtes exprimées par les citoyens. Enfin ce processus repose uniquement sur la performance technologique elle-même en ignorant son impact sur la société et les écosystèmes qui y sont associés. En intégrant une relation bidirectionnelle entre milieu académique et citoyens, les low-tech présentent un potentiel à rééquilibrer l’adéquation entre demande exprimée par les citoyens, développement technologique et gestion sobre et appropriée à la fois des ressources énergétiques et humaines.
La low-tech présuppose en outre l’acculturation et la mise en place de pratiques de connaissance ouverte qui sont réclamées à tous les niveaux : par le CNRS (CNRS 2020), la France (Loi numérique, 2016), l’Europe (Glinos, 2019) et l’UNESCO (UNESCO, 2021), et permettent également de faire le lien avec le citoyen de par l’accès au savoir et la simplicité des objets.
Toutes ces pratiques sont par ailleurs réalisables dans un temps et un environnement compatible avec l’écosystème école (Garbuio, 2020), et disposent en outre de l’avantage intrinsèque d’être peu coûteuses à déployer et entretenir, facilitant grandement leur diffusion dans les établissements d’enseignement, supérieur ou non.
Des défis à relever pour l’enseignement supérieur
Des défis doivent encore être relevés pour mener à bien des enseignements autour de pratiques low-tech :
- La mobilisation de nouvelles méthodes pédagogiques : si la perception de valeur dans les enseignements a été identifiée comme un des points clefs de la motivation et réussite étudiante (Viau, 1998), reste à mobiliser les méthodes pédagogiques les plus pertinentes pour déployer des enseignements qui iront d’apports théoriques jusqu’à une mise en pratique expérimentale. Pour ce faire, les cellules pédagogiques locales pourront être mises à contribution, et les connaissances pédagogiques tels que les apports de la taxonomie SOLO et l’alignement constructif (Biggs, 1996) pour la conception des enseignements, et la pratique réflexive (Kolbe, 1984) pour l’amélioration continue sont autant de ressources qui pourront et devront être mobilisées.
- La mise en pratique de la transdisciplinarité entre sciences techniques et sciences humaines et sociales devra être abordée en s’appuyant sur les retours d’expériences de programme transdisciplinaire existant (Eco-SESA, Disrupt Campus, etc.)
- La question des structures hébergeant ces enseignements et de la capitalisation et diffusion des connaissances pédagogiques devra être approfondie et traitée, par exemple via la communauté LowTRE et la mise en commun des initiatives locales préexistantes.
- Enfin, les enseignements autour des low-tech posent la question des débouchés en termes d’emplois pour les étudiants. De premières pistes s’ouvrent avec des expériences entrepreneuriales (forum des entrepreneurs de la low-tech), en recherche (Mallard, 2020). Les enjeux de désirabilité pour les employeurs et employés, notamment dans les PME et grands groupes, mais aussi de conception de nouveaux métiers sont autant d’aspects qu’il est essentiel de traiter.
Un défi général est bien sûr de faire émerger des démarches low-tech dans des niveaux d’enseignement antérieurs à l’Enseignement Supérieur, dès les classes de primaire et collèges par exemple. Les travaux en lien avec les associations et collectifs citoyens, ou de pairs à pairs avec des enseignants, sont autant d’initiatives à développer pour avancer en ce sens. Enfin nous aimerions clore cette partie sur la place de la low-tech dans l’enseignement avec une note enthousiaste en mentionnant que des enseignements sont en cours de structuration autour de ces thématiques et intègrent déjà des cours sur les low-tech comme à Grenoble ou le semestre de master PISTE (Pour une Ingénierie Sobre Techno- et Eco-responsable) (PISTE 2021) combine une approche d’enseignement inspirée par une démarche de science citoyenne avec des éclairages théoriques tout au long du parcours. Les étudiants du master PISTE suivent un cursus centré sur des projets dits « fils rouges » apportés par des initiatives locales et citoyennes pour lesquels ils doivent proposer et concevoir une solution technique ou méthodologique sobre, répondant à une question utile. Ils doivent également documenter (sous licence libre) la solution développée et réaliser une étude d’impact social et environnemental, et étudier les potentiels de création d’activité.
Les éclairages théoriques initient les étudiants à des notions leurs permettant :
- de développer une vision systémique prenant en compte les limites planétaires et les impacts environnementaux et sociétaux, avec une compréhension de l’histoire des techniques,
- d’être éduqué à des approches méthodologiques associées à la transition socio-écologique (méthodes de mesures d’impact, ACV, bilan Carbone, analyse de risques, ou encore un cours dédié spécifiquement aux low-tech).
Pour conclure …
En conclusion de cet article, après avoir développé notre définition de la low-tech en la repositionnant dans un courant techno-critique historique, nous avons rapporté plusieurs témoignages de travaux dans l’enseignement supérieur et la recherche dans lesquels la low-tech est centrale. Le point important à retenir est la nature relative et contextuelle de la low-tech qui implique de penser la pertinence de la technologie mobilisée pour répondre à un besoin de service énergétique relativement à l’identité du groupe d’usagers. En considérant le groupe des chercheurs, nous avons tout d’abord discuté la place de la high-tech dans une recherche durable. A travers l’exemple d’un travail de mise au point d’une instrumentation low-tech, nous avons montré une possible complémentarité entre instrumentation low-tech et high-tech dans le cadre d’activités de recherche. Nous avons enfin souligné l’importance d’une démarche techno-critique pour éviter les écueils de l’effet rebond et de l’obsolescence programmée. Concernant la recherche sur les low-tech, les actions de Recherche Action Participatives (ECSA) développées dans le cadre d’un laboratoire d’innovation citoyenne illustrent une approche efficace d’innovation technique et de création de connaissances sur les technologies low-tech. Ce rapprochement entre milieu académique et citoyens nous paraît absolument nécessaire pour une innovation ancrée dans la réalité. Ici nous nous sommes concentrés sur les technologies de transformation alimentaires. Leurs aspects socio-techniques de fonctionnement et d’intégration dans la société étant étudiés en collaboration avec des associations et des artisans. L’étude technique et l’optimisation de ces low-tech, leurs places dans le régime technologique actuel, ou bien les processus sociaux de synthèse et diffusion de la connaissance rattachée, sont autant d’occasions de rencontre entre le milieu de la recherche et celui associatif pour co-développer les technologies sobres de demain (Forum LowTRE). Enfin nous avons rapporté les intérêts et défis associés à un enseignement autour des low-tech, avec un premier témoignage. Ainsi les low-tech apparaissent aussi bien comme un outil pour transiter vers une civilisation durable, un objet d’étude transdisciplinaire pour concevoir la place de la technologie, et aussi un objet intermédiaire pour retisser un lien entre Science et Société.
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