Par Pierre Statius
Vol 1 (1) – octobre 2017 – « Les transitions écologiques »
PLAN
- Écologie et démocratie moderne : l’œuvre de Bertrand de Jouvenel.
- Anthropologie et politique : les voies d’un réformisme radical.
- Regard chinois sur le projet moderne. Eléments pour une sagesse.
- Conclusion
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Marcel Gauchet, dans son livre récent Comprendre le malheur français, propose deux remarques sur les mouvements écologiques en France. Dans un premier temps, il note que les Verts français sont prisonniers d’une contradiction majeure : ils sont, comme tous les partis de gauche aujourd’hui, les défenseurs des droits des individus et privilégient le combat en faveur des minorités ; mais en même temps, ils savent qu’on ne pourra mettre en œuvre une authentique politique écologique sans faire appel à une nécessaire contrainte collective. En disant cela, Marcel Gauchet touche juste et nous voulons ici nous arrêter sur ce thème de la contrainte collective. La politique écologique, que nous appelons de nos vœux et qui est absolument nécessaire, ne peut se concevoir indépendamment d’une politique du bien commun qui se fonde sur une adhésion des citoyens et sur la claire conscience de la nécessité de cette politique. Or, l’état actuel de nos démocraties occidentales semble condamner par avance cette perspective. En effet, nous vivons dans des sociétés démocratiques exténuées et impuissantes, des sociétés dans lesquelles la considération du commun a été abandonnée au profit d’une idéologie néolibérale pour laquelle il n’y a que des individus :
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Pour consulter cet article : https://www.cairn.info/revue-la-pensee-ecologique-2017-1-p-i.htm
Pour citer cet article : Statius Pierre. 2017. La transition écologique et la démocratie : quelques remarques philosophiques, politiques et anthropologiques. La Pensée écologique, 1,(1), i-. doi:10.3917/lpe.001.0180.